ITR la saga parlementaire
 

Ê Résumé de la saison 1 :
La loi de financement de la sécurité sociale pour 2009, comportant un article (96) réformant l’ITR  (Indemnité Temporaire de Retraite) après avoir été voté par l’Assemblée Nationale et le Sénat durant les mois d’octobre et novembre devait être promulguée, après avis du Conseil Constitutionnel, au journal Officiel vers le 20 décembre et terminer ainsi le mauvais feuilleton de fin d’année écrit par Yves Jégo. Ce n’est pas le cas, car malgré les alertes faites par un parlementaire, nous voici reparti pour une seconde saison. En effet, le Conseil Constitutionnel a décidé de mettre un carton jaune au Secrétaire d’Etat et de ne pas valider les propositions sur l’ITR.

L’article 96 de la LOI PLFSS2009 :

Quelques précisions  sur l’ITR tel que le voit le Secrétariat d’Etat à l’Outre-Mer en ce qui concerne :
Les conditions pour bénéficier de l’ITR :

Le plafonnement de l’ITR : 

Forts des quelques 2.300 signatures contre la réforme de l’ITR récoltées sur notre site internet, nous avons contacté tous les parlementaires de la Réunion pour qu’ils introduisent un recours devant le Conseil Constitutionnel. Voir la pétition et la signer :
http://www.se-unsa974.org/petition/index.php?petition=3&pour_voir=oui&lettre=100%27

C’était sans compter avec le Conseil Constitutionnel qui a décidé siffler le « hors-jeu ».

  Epilogue :
3 recours ont été déposés contre la Loi de financement de la Securité Sociale pour 2009, dont l’article 96 dispose des modifications de l’ITR.

Un premier recours déposé par plus de 60 députés dont le député réunionnais Patrick LEBRETON :  Voir son libellé 

Un second recourt déposé par plus de 60 sénateurs Voir son libellé 

Le gouvernement a déposé auprès du Conseil Constitutionnel ses observations  en réponse à ces différents recours.: Voir son libellé 

Un troisième recourt
a été déposé et signé par le seul sénateur Gaston FLOSSE (sénateur de Polynésie). Il n’a pas été étudié par le Conseil car non signé par plus de 60 parlementaires (où étaient donc nos parlementaires de la Réunion ? qu’avaient-ils de mieux à faire ?).
Si nous n’avons pas le libellé de ce recours on peut se reporter à l’intervention de ce sénateur en séance plénière à la Haute Assemblée pour avoir une idée de sa teneur.
             Intervention de G.FLOSSE au Sénat :

              L’argumentation juridique du recours de G.Flosse
                                                                  

Les recours déposés aussi bien par les Députés que les Sénateurs ne portaient pas sur l’article 96 (réforme de l’ITR) mais sur d’autres points de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2009. Cependant, c’est peut-être grâce à M. FLOSSE, même si son recours n’a pas été examiné, que le Conseil Constitutionnel s’est saisi de la question, ou bien est-ce le « visionnaire » Jean-Paul VIRAPOULLE qui en sous-main a alerté un des membres du Conseil. En effet, lors de la discussion au Sénat en séance plénière, JP. VIRAPOULLE avait alerté ses collègues Sénateurs sur la possible censure du Conseil Constitutionnel, dans ces conditions pourquoi n’a-t-il pas signé le recours de M.FLOSSE et pourquoi les autres parlementaires de la Réunion n’ont-ils pas fait de même
 ?
                              Intervention de JP.VIRAOPOULLE au Sénat :

La décision du Conseil Constitutionnel est tombée le Jeudi 11 décembre, l’article 96 portant réforme de l’ITR est censuré, non sur le fond il est vrai, comme ne pouvant faire partie de la Loi de Finance de la Sécurité Sociale (comme quelques autres articles).
« ….que son article 96, lequel ne présente pas un caractère permanent, réforme les conditions d'attribution de l'indemnité temporaire d'outre-mer de façon progressive jusqu'à 2028 et la supprime au-delà ; que ces dispositions n'ont pas d'effet ou ont un effet trop indirect sur les dépenses des régimes obligatoires de base ou des organismes concourant à leur financement ; que, par suite, elles ne trouvent pas leur place dans une loi de financement de la sécurité sociale »
                         La décision complète avec la liste des signataires des recours :
                                                                        

Le Secrétariat d’Etat à l’Outre-Mer, touché de plein fouet (mais pas coulé) a réagit immédiatement (voir un peu vite) par un communiqué de presse diffusé aux agences et mis immédiatement en ligne sur le site internet du secrétariat d’Etat : :
« Le Secrétariat d’Etat à l’Outre-Mer prend acte de la décision du Conseil Constitutionnel annulant toute une série de mesures incluses initialement dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (P.L.F.S.S). L’une d’entre elles concernait la réforme de l’indemnité temporaire de retraite, attendue depuis plus de 15 ans.
Afin de ne pas causer de difficultés aux fonctionnaires d’Etat qui ont anticipé ce dispositif, le Gouvernement proposera, dans les plus brefs délais, un nouveau véhicule juridique qui permettra d’appliquer cette réforme selon les termes votés par le Parlement.
La décision du Conseil Constitutionnel se fonde sur une simple question de procédure et ne concerne en aucune façon le fond de la réforme, mais uniquement son support juridique.
La réforme de l’I.T.R. sera donc appliquée selon les modalités prévues
. ».

Par ailleurs, voici  un extrait d’article de la Presse polynésienne (Tahitipresse  23/12/08 23h)) :

                                       L'assemblée de la Polynésie française "se réjouit"
                                  Gaston Flosse débouté mais suivi dans ses arguments

Après avoir été adopté par l'Assemblée nationale puis le Sénat, le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2009 a été déféré au Conseil constitutionnel le 1er décembre par plus de 60 députés, et le lendemain, par plus de 60 sénateurs. Les députés, tout comme les sénateurs requérants, dénonçaient notamment la présence dans la loi déférée, de dispositions qui n'avaient selon eux pas leur place dans une loi de financement de la sécurité sociale, c'est-à-dire la présence de "cavaliers sociaux ", comme cet article 96 relatif à la réforme de l'ITR.
Gaston Flosse, sénateur polynésien (ex UMP), avait fait bande à part, en faisant parvenir, sous sa seule signature, un mémoire par lequel il contestait les dispositions de l'article 96 (relatif à la réforme de l'ITR) de la loi déférée. Gaston Flosse estimait, à titre principal, que l'article 96 de la loi déférée n'avait pas sa place dans une loi de financement de sécurité sociale. Sur la forme, le Conseil constitutionnel a déclaré "irrecevable" la demande de Gaston Flosse, arguant du fait que "si le deuxième alinéa de l'article 61 de la Constitution prévoit que les lois peuvent être déférées au Conseil constitutionnel par les membres du Parlement, il réserve l'exercice de cette faculté à soixante députés ou à soixante sénateurs". En clair, il ne pouvait pas le faire tout seul.
Peu importe la forme, pourvu qu'on ait le fond 
Mais le résultat est là. Le Conseil constitutionnel est allé dans le sens des arguments développés par Gaston Flosse et a donc décidé que plusieurs dispositions de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2009 -dont celle relative à la réforme de l'ITR- étaient "contraires à la Constitution".
Est-ce à dire que la réforme ne sera pas appliquée ? Pas si vite. Dans un communiqué, le secrétariat d'Etat à l'outre-mer "prend acte de la décision du Conseil constitutionnel", mais affirme néanmoins que "la réforme de l'ITR sera appliquée selon les modalités prévues". "Afin de ne pas causer de difficultés aux fonctionnaires d'Etat qui ont anticipé ce dispositif, le gouvernement proposera, dans les plus brefs délais, un nouveau véhicule juridique qui permettra d'appliquer cette réforme selon les termes votés par le Parlement", annonce le ministère d'Yves Jégo qui estime que "la décision du Conseil constitutionnel se fonde sur une simple question de procédure, et ne concerne en aucune façon le fond de la réforme, mais uniquement son support juridique". Une manière élégante de dire que l'Etat passera outre la décision du Conseil constitutionnel. Les élus polynésiens ne s'y sont d'ailleurs pas trompés puisque l'UDSP et To tatou Ai'a conseillent de "rester vigilant".»

 Saison 2
Nous voilà menacés d’un « nouveau véhicule juridique ». Que compte faire notre bouillant Y.JEGO ?  Quel scénario pour le premier épisode de cette nouvelle saison ?
-déposer à la va vite, sur un coin de table, un projet de Loi sur le bureau de l’Assemblée Nationale, puis on passe au Sénat. Le communiqué commun des ministères de la Santé, du Budget et des Comptes publics, du Travail et de la Solidarité laisse entrevoir une des solutions retenue :
« Les dispositions annulées pour des motifs de procédure ne sont pas remises en cause quant à leur bien-fondé. Le gouvernement examinera avec le Parlement les moyens de reprendre certaines dispositions dans un vecteur juridique adapté, notamment dans le projet de loi de finances rectificatives ou dans le projet de loi Hôpital, patients, santé, territoire ». M.FILLON avait déjà usé de ce procédé avec une Loi de finance rectificative fin décembre 2004 (appelé aussi Loi fourre-tout) pour interdire aux pères de 3enfants de partir à la retraite avec jouissance immédiate de la pension.
On espère que nos parlementaires seront plus et porteront l’article réformant l’ITR devant le Conseil Constitutionnel avec une argumentation au fond cette fois, pour la signature du recours on peut fournir les stylos !

- Prendre des mesures par décrets ? Risqué, car quelle sera la position du Conseil d’Etat à qui ces décrets seront soumis ? Rappelons que le dispositif est basé sur une loi et que seule une loi peut en modifier une autre, dans ce cas seules les mesures réglementaires non inscrites dans la loi peuvent être modifiées. Les magistrats du Conseil d’Etat ne devraient pas apprécier la démarche qui consisterait à ne pas tenir compte de la décision du Conseil Constitutionnel.

Nous verrons bien si le « véhicule » que nous proposera le secrétariat à l’outre-mer sera déclaré polluant ou non polluant.


Episode 1
16 septembre : la Loi de finances rectificative pour 2008  (70 articles) qui a été votée le 11 décembre à l’Assemblée nationale a té transmise au bureau du sénat le 12 décembre. Cette Loi ne comportait aucune mesure concernant l’ITR. Le rapporteur de la Commission des Finances du Sénat : Philippe MARINI (député UMP de l’Oise) vient de déposer ce jour, un amendement le n°34 qui introduit un article additionnel à la Loi. Article additionnel qui fera suite à l’article 64, il reprend mot à mot l’article 96 du PLFSS2009 qui a été invalidé par le Conseil Constitutionnel.
Explications du rapporteur de la Commission des Finances sur cet article additionnel.  un extrait du rapport :

Episode 2
Le sénateur de la Réunion, Jean Paul VIRAPOULLE vient d’adresser un courrier au premier Ministre pour l’inciter à ce que le gouvernement n’accepte pas l’amendement déposé au Sénat lors de la discussion de la loi de finances rectificative 2008. Il développe un argumentaire en 4 motifs, motifs qui d’après lui feraient que le Conseil Constitutionnel  déclarerait l’anti constitutionnalité de cet article. Il prévoit de déposer un recours devant le Conseil Constitutionnel et recherche en ce sens l’appui de 60 parlementaires au cas où cet article serait voté.
                            Lire l’argumentaire développé par Jean Paul VIRAPOULLE 

Episode 3
Secrétariat d’Etat à l’outre-Mer : communiqué de presse
« Le 11 décembre dernier, le Conseil Constitutionnel a relevé 19 dispositions du PLFSS. Parmi celles-ci, la réforme de l’Indemnité Temporaire de Retraite (I.T.R.). Cette décision ne remet évidemment pas en cause le fond de cette réforme mais seulement son support juridique.
Aussi, le Conseil des Ministres de ce vendredi 19 décembre a adopté un article d’un projet de loi qui permettra au Gouvernement de mettre en œuvre cette importante réforme, par ordonnance, dès le premier trimestre 2009.
La réforme de l’I.T.R., telle qu’elle a été longuement négociée avec les organisations syndicales et votée par le Parlement, s’appliquera donc dans le Pacifique et l’Océan Indien au 1er avril 2009 selon les modalités initialement prévues au 1er janvier.
Il faut noter que cette réforme attendue depuis 20 ans, permettra aussi d’abonder le Fond Exceptionnel d’Investissement pour l’Outre-Mer et d’apporter, par la création d’une retraite complémentaire, une réponse juste à la question du revenu des retraites de toutes les fonctions publiques en particulier aux Antilles et en Guyane, territoires privés jusqu’alors des bénéfices de l’I.T.R.
 »
Une fois de plus Y.JEGO ment, il n’y a eu aucune négociation avec les organisations syndicales, sauf peut-être l’une d’entre elle qui aurait donné son accord à la reforme (la CFDT). Nouveauté : les économies réalisées sur l’ITR serviront à abonder un fond Exceptionnel d'investissement.

Episode 4
Séance du Sénat dans la nuit du 19 au 20 décembre 2008 pour l’étude de la Loi de finances rectificative pour 2008, article additionnel après l’article 64. Cet article additionnel vise à réintroduire dans une Loi, la réforme de l’ITR. L’anti constitutionnalité a été soulevée par plusieurs sénateurs, malgré tout cet article a été adopté, le « sous »amendement qui visait à ne pas l’adopté a été repoussé par 185 voix contre 139.
                                         La séance au sénat en intégralité 
C’est la grande cacophonie au niveau des parlementaires et du gouvernement, le Conseil des ministres parle du 1er avril (poisson ?) pour l’application de la réforme et le Sénat du 1er janvier.

Episode 5
Communiqué de presse du Secétariet à l’Outre-Mer le mardi 23 décembre suite à l’adoption par la CMP (Commission Mixte Parlementaire : Sénateurs-Députés) du Projet de Loi de Finances rectificative pour 2008 et de son article 64bis.
« Outremer : la réforme des surpensions applicable dès le 1er janvier
La réforme des surpensions versées aux retraités d’Etat dans certains territoires d’outre-mer (I.T.R.) sera applicable dès le 1er janvier, à la suite de son adoption lundi par l’Assemblée nationale dans la version initiale du gouvernement.
Celle-ci a été rétablie vendredi par le Sénat et maintenue samedi en commission mixte paritaire (députés-sénateurs).
Elle a été adoptée dans le cadre de la lecture définitive du projet de loi de finances rectificatives (PLFR) pour 2008, examiné à son tour lundi par le Sénat.
Votée à l’automne dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (P.L.F.S.S) pour 2009, la réforme des indemnités temporaires de retraite (I.T.R.) avait été censurée par le Conseil constitutionnel, qui considérait que c’était un "cavalier social", autrement dit que le support législatif choisi par le gouvernement n’était pas le bon.
Du coup, le gouvernement avait décidé de placer la réforme dans l’un des deux projets de loi servant de support à la relance économique, examinés vendredi en conseil des ministres. Le gouvernement était même autorisé à la mettre en oeuvre par ordonnance.
Vendredi, le secrétaire d’Etat à l’outre-mer Yves Jégo avait précisé dans un communiqué que la réforme des surpensions "serait applicable dans le Pacifique et l’Océan Indien dès le 1er avril 2009".
Le texte adopté par l’Assemblée, et que le Sénat va adopter aussi, rétablit finalement la date d’application au 1er janvier.
L’histoire devrait s’arrêter là si le Conseil constitutionnel ne censure pas de nouveau la disposition. »
Le site internet du Secrétariat d’Etat présente un jeu de Questions/ Réponses :
pour la Réunion/Mayotte et St-Pierre et Miquelon     pour le Pacifique (Polynésie -Nlle Calédonie- Wallis&Futuna)

Episode 6
Plus de 60 députés ont déposé un recours devant le Conseil Constitutionnel contre certains articles de la Loi de finances rectificative pour 2008 parmi les signataires UN seul député réunionnais : Jean Claude FRUTEAU. Le Conseil a rendu son verdict le lundi 29 décembre, l’article 137 de la Loi  qui réforme l’indemnité temporaire de retraite outre-mer est validé.
la décision du Conseil Constitutionnel :
http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/les-decisions/2008/decisions-par-date/2008/2008-574-dc/decision-n-2008-574-dc-du-29-decembre-2008.42008.html


Episode 7
Parution de la Loi au Journal Officiel du Mercredi 31 décembre 2008
LOI n° 2008-1443 du 30 décembre 2008  de finances rectificative pour 2008
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000020014790&dateTexte=&categorieLien=id


Episode FINAL
Le Décret  d’application est paru  au Journal Officiel le 31 janvier 2009  au lendemain de la visite du Secrétaire d’Etat à la Réunion
           en voici le contenu :

Article par article un résumé :
Article 1 : la majoration de 35% des retraites au titre de l’ITR  à la Réunion (et à Mayotte) est officialisé
Article 2 : Le montant de l’ITR octroyé avant le 1er janvier 2009 (les retraités actuels) est plafonné à 10.000 euros annuels en 2018 et sera diminué progressivement chaque année à partir de 2009 pour ceux qui dépassent  ce montant.
Article 3 : disposition spéciale pour les instituteurs et professeurs des écoles ayant fait une demande de départ à la retraite avant le 1-1-2009  pour la fin de l’année scolaire 2008-2009 par obligation statutaire  bénéficieront des dispositions de l’article 2 comme les retraités actuels.
Article 4 : Le montant de l’ITR octroyé à partir du 1er janvier 2009 est fixé à 8.000 euros annuels.
Article 5 : Montant du plafond de l’ITR pour les départs en retraite entre 2019 et 2027
Article 6 :  Il faudra 183 jours de présence effective à la Réunion pour ceux qui remplissent les conditions mais qui n’auraient pas été mis à la retraite dans le département
Article 7 : pension et ITR sont versés sur un compte bancaire bancaire au nom du bénéficiaire dans un établissement bancaire de la Réunion
Article 8 : le pensionné devra  chaque année faire une déclaration de résidence auprès du TPG et déclarera ses absences éventuelles du département
Article 9 : L’ITR est maintenue si l’absence durant l’année civile est inférieure à 3 mois si l’absence est supérieure à 3 mois le paiement de l’ITR est suspendu et reprend au début du premier jour du 4eme mois suivant le mois du retour.
Article 10 : abrogation des dispositions antérieures

ä  Pour la prochaine saison ce sera
recours administratifs, Tribunaux Administratifs, Conseil d’Etat, Cour Européenne de justice…..